L'Un de Swalen PDF Imprimer Envoyer
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Écrit par La Coccinelle Noire   

Au pays de Swalen pousse un arbre.

Le seul.

La légende dit qu’il est Le père des arbres. La tribu des Oakis vit autour. C’est une bonne place car à ses côtés coule Irlen la mystérieuse, et la plaine et la colline sont recouvertes d’herbes à manger, la plus grande quantité d’Éven du pays. 

 

Des messagers partent et arrivent en courant, assez fréquemment de la région, pour informer le reste du pays de l’état de l’arbre.

Car c’est un drôle d’arbre que celui-là. Il est UN comme le dit souvent Urta le sorcier de la tribu au couvre-chef d’herbes et de terre que l’on change tous les jours.

Justement aujourd’hui c’est la fête de l’Un, le premier jour de l’année. Et en ce jour, l’on espère et l’on prie. Et l’on suggère à l’arbre de suivre le cours des jours, et de devenir deux puis trois ...

Mais cela fait longtemps maintenant, depuis des temps immémoriaux, que l’arbre est sourd aux plaintes des hommes. Il ne les a jamais écoutés puisqu’il est toujours seul.

 

Urta regarde l’arbre et il voit, étrange et haut, différend de l’arbre que la mémoire ancestrale a fait survivre dans l’esprit des hommes, cet arbre qui n’a ni branche ni racine ; il est un aussi par sa forme recouverte d’Éven grimpant.

Et le soleil l’inonde de lumière, et la seule ombre durable de tout le pays se déplace sur le cercle de terre qui entoure le père des arbres, là où sont marquées les heures et les saisons. Sans lui on ne serait quand planter l’herbe à manger, quand fêter le premier jour de l’année, l’heure de prier ...

 

Les hommes qui campent autour de l’Un attendent depuis des générations dans leurs toutes petites tentes aux piquets et aux cordes faits d’herbes malaxées, pressées et séchées. Et  leur vie et leur société est bien fragile, maintenue en suspension dans l’attente d’une réaction du père des arbres. Ils ne vivent plus, ils attendent.

 

Dans le no man’s land qui entoure l’Un, l’on voit quelquefois de petits animaux se reposer, ainsi que des loups et des renards, les plus gros des animaux qui peuplent encore la Terre. Et si les hommes passaient aussi ce territoire sacré pour escalader l’arbre qu’ils vénèrent, s’ils grimpaient à son sommet et arrachaient les plantes qui le recouvrent, ils verraient encore ce qui a résisté aux radiations dans la dure matière où elle est inscrite, ils verraient cette marque aux trois lettres : E.D.F.

 

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